Qu’est-ce qu’une application obsolète ou legacy ?
Selon la terminologie anglaise, une application “legacy” ou “héritée” évoque un système informatique ancien, d’une banque par exemple. Cela correspond à la définition de Gartner.
« Application qui peut être basée sur des technologies obsolètes, mais qui est essentielle aux opérations quotidiennes »
On peut aussi considérer qu’une application obsolète est une application qui coûte plus cher que ce qu’elle vaut. Sa maintenance demande des interventions régulières et la moindre évolution est chronophage. Voici donc une seconde définition :
« Application dont les coûts, en particulier de maintenance, dépassent sa valeur »
Même les applications les plus récentes peuvent être obsolètes. Il est possible de concevoir aujourd’hui une application qui sera tout de suite obsolète si l’on ne fait pas les bons choix techniques. Dans le domaine de la blockchain par exemple, qui est une technologie récente, Gartner disait en 2019 que 90% des implémentations de blockchain devraient être remplacées d’ici à 2021. Non seulement pour rester « compétitives », mais aussi sécurisées.
Synopsys partage dans son rapport “Open Source Security and Risk Analysis 2020 (OSSRA)” que presque toutes applications auditées (au nombre de 1 250) contenaient au moins un composant open source, dans 91 % des cas avec des composants obsolètes depuis plus de quatre ans ou sans aucune activité de développement au cours des deux dernières années.
1. Problèmes liés au business
Le premier problème que pose une application obsolète est son impact sur l’activité de l’entreprise et l’attractivité de ses services. La digitalisation des processus, le “tout en ligne” qui est incontournable pour s’adapter aux besoins de l’entreprise, du marché et des utilisateurs, se heurte à des applications qu’il est difficile de faire évoluer.
2. Problèmes liés au coût
Dans une entreprise, il n’est pas rare que 60 à 80 % du budget informatique soit consacré à la maintenance des applications existantes. Cela pose deux problèmes :
- Les coûts de maintenance des anciennes applications absorbent presque la totalité du budget informatique. Les moyens disponibles restants pour la création de nouveaux services sont alors réduits. L’entreprise aura du mal à développer de nouveaux outils pour répondre aux besoins de ses utilisateurs et de ses clients.
- Quand l’obsolescence d’une application est vraiment trop avancée, il arrive qu’elle cesse complètement de fonctionner. Les conséquences d’un arrêt du système peuvent être très coûteuses.
Un exemple frappant : quand le vieux système informatique de gestion des réservations de la compagnie américaine aérienne Delta a crashé en 2016, c’est toute sa flotte d’avions qui a été clouée au sol. Cela a coûté à l’entreprise plus de 150 millions de dollars. Il aurait été moins coûteux pour l’entreprise de moderniser son système informatique, d’anticiper avant qu’il ne devienne obsolète.
3. Problèmes liés à la sécurité
La production de patchs de sécurité, de plus en plus nombreux et fréquents, constitue une charge conséquente pour les éditeurs de logiciels.
Un patch ou correctif est une section de code que l’on ajoute à un logiciel, pour y apporter des modifications : correction d’un bug, traduction, crack.
Et malheureusement, il arrive que les éditeurs stoppent la production de patchs pour les versions les plus anciennes de leurs solutions. Ainsi des composants utilisés dans les applications ne sont plus tenus à un bon niveau de protection et présentent des failles de sécurité.
4. Problèmes liés à la performance
Des applications par exemple de type ERP ou CRM (logiciels de gestion d’entreprise ou de gestion commerciale) trop anciennes entraînent une perte de performance de l’entreprise. Cela devient un problème surtout lorsque les concurrents utilisent des outils plus récents.
5. Problèmes liés à l’évolutivité
Il devient difficile de trouver des compétences informatiques sur le marché de l’emploi : les entreprises de services numériques (ESN) forment leurs effectifs sur les nouveaux produits et les versions récentes. Cela freine les possibilités de mise à jour et d’évolution des applications vieillissantes.
L’exemple le plus frappant est celui du bug de l’an 2000.
Le passage informatique à l’an 2000 a suscité de sérieuses inquiétudes à cause de problèmes de conception et donc de programmation portant sur le format de la date dans les mémoires des ordinateurs et, par conséquent dans les matériels informatiques, ainsi que dans les logiciels : un certain nombre d’ordinateurs n’étaient pas programmés pour passer à l’an 2000 et ils affichaient donc 1900 à la place de l’année en cours.
Contrairement à l’appellation qu’on lui donne, le bug de l’an 2000 n’était pas un bug mais plutôt une erreur de conception systémique. Cette erreur a nécessité de revoir en profondeur toute l’architecture des systèmes d’information. En effet, certaines parties du code applicatif ne pouvaient pas être mises à jour car elles étaient trop anciennes. Par exemple COBOL et RPG, deux langages de programmation créés dans les années 60, n’étaient plus maîtrisés par les développeurs de la fin des années 90.
Retrouver la rediffusion de notre conférence à ce sujet
présentée par Benoît Christiaens, Directeur des opérations et co-fondateur d’AxioCode, lors du salon Grand Est Numérique #GEN2020, le 10 septembre 2020.
Conclusion
Une application dans votre entreprise semble être obsolète ?
Evaluez l’obsolescence de votre application
Bénéficiez de notre service d’audit dédié aux applications métier web et mobiles pour obtenir une étude détaillée de votre application et une feuille de route.
Si vous souhaitez un accompagnement personnalisé pour la digitalisation de votre entreprise, la création d’une application mobile ou de votre propre application métier sur-mesure, réservez votre diagnostic gratuit avec l’un de nos experts.
Voici une infographie résumant cet article. Vous trouverez toutes nos infographies sur notre compte Pinterest Axiocode.